A la fin de chaque année, beaucoup envoient leurs prédictions pour l’année suivante. Et tout le monde est très doué pour prédire le futur. Mais les gens sont très mauvais pour prédire les surprises et ce qui n’aurait pas pu être prévu. Et pourtant, c’est ce qui compte. Le plus gros risque que vous pouvez prendre, c’est celui que vous n’avez pas anticipé. Et quand il arrive, comme vous n’êtes pas préparés, c’est brutal.
Regarder l’actualité suffit à saisir l’ampleur du phénomène. Tout ce qui est arrivé en 2020 a été prédit, sauf le COVID. En 2022, personne n’a imaginé la faillite du Crédit Suisse. L’histoire ne se répète pas, mais elle rime. Ce sera la même chose l’année prochaine, et l’année d’après.
Comment on vit avec ça ? On accepte que même si on a pris en compte les risques connus - et ceux imaginés - nous en manquerons. On accepte que l’on ne sera pas prêts pour l’imprévu. Aucun évènement historique majeur n’a été prédit. Si quelqu’un s’était risqué à prédire le COVID, on lui aurait dit que c’était absurde.
Et on applique une marge de sécurité. La bonne dose de gestion du risque est celle qui paraît trop importante. Si la marge de sécurité ne semble pas excessive, c’est qu’elle est trop faible. C’est la même chose pour la dette. Si il y en a trop, c’est qu’il y en a beaucoup trop. Et si on se dit qu’on pourrait s’endetter un peu plus pour augmenter les rendements, il faut arrêter.
Dans cette période d’inflation, les investisseurs ne veulent pas garder de liquidités. Tout doit être placé. La perte de valeur des liquidités devient le point central. Pour optimiser, c’est dans ces moments que les investisseurs réduisent leur marge de sécurité.
Mais c’est aussi dans ces moments là qu’il y a des surprises. Il y a toujours des surprises.